Les péripéties entourant l’organisation de la CAN (Coupe d’Afrique des Nations) 2019 ne finissent pas de mêler les différentes responsabilités à tous les niveaux. Des fusibles bien utiles pour la CAF (Confédération Africaine du Football) et les responsables de ce fiasco semblent tout désignés. Comprendre le déroulement précis de l’échec permet de mieux saisir la chaîne des responsables, dont les noms ne seront pas forcément rendu public immédiatement auprès des Camerounais, et comprendre pourquoi certains noms ont été donnés en pâture au public, tel que celui de Ferdinand Ngoh Ngoh, Secrétaire général de la Présidence de la République, bouc émissaire trop facile des erreurs des autres, et à la tête de la “Task Force”, mise en place par le Président Biya.
Ferdinand Ngoh Ngoh n’a pas voulu céder à la gabegie que d’autres souhaitaient et voulaient imposer afin de s’en mettre plein les poches, au contraire, en voulant tenir les délais et les budgets, le Secrétaire général de la Présidence prenait pleinement conscience de la charge réelle que devait être l’organisation de la CAN 2019.
Mais en souhaitant assurer une organisation responsable de la CAN, M. Ngoh Ngoh se créait tout un ensemble d’ennemis qui étaient prêt à l’abattre, lui qui voulait empêchait les corrupteurs de s’enrichir sur le dos de la passion des Camerounais pour le football. En ce sens, on peut y voir une analogie avec le parcours de Seraphin Fouda, secrétaire général de la primature, qui avait pris une décision similaire lors de la CAN féminine en 2016.
Qui sont donc ceux qui ont voulu gagner de l’argent facilement? Tous les regards se portent en particulier du côté du ministère des Sports.
Cependant, cela ne suffisait pas. Depuis des mois, le Maroc tente de mettre des bâtons dans les roues de l’organisation de la CAN l’année prochaine au Cameroun. Le royaume chérifien ne semble pas avoir digéré l’absence de la CAN sur son territoire.
Lorsque la CAN 2019 fut attribuée au Cameroun, le président de la CAF était le Camerounais Issa Hayatou, dont le prestige lui avait permis de devenir par la suite le président de la FIFA par intérim lors de la crise “Sepp Blater”. Lorsque le Malgache Ahmad Ahmad prend la relève d’Hayatou à la tête de la CAF en 2017, il doit renvoyer l’ascenseur à ses principaux soutiens, l’Égypte et le Maroc.
Dès l’élection de M. Ahmad, l’attribution de la CAN semblait compromise… Il a été aidé en cela par certaines personnes dans les ministères camerounais.