Les conséquences de la décision prise lors d’une réunion à Accra au Ghana par le président de la Confédération Africaine du Football (CAF), le Malgache Ahmad Ahmad, de retirer l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2019, semblent ne plus en finir. Les difficultés qu’entraînent ce choix doivent sans doute lui donner quelques regrets d’avoir privé le Cameroun de la présence de la compétition africaine sur son territoire, d’autant plus que selon tous les témoins et spécialistes, l’avancée des travaux ne laissent pas entrevoir un retard empêchant la tenue de la CAN 2019.
Le nouveau coup de théâtre dans ce feuilleton nous vient du Maroc, qui a indiqué refuser l’organisation de la Coupe pour la compétition qui débute au mois de juin prochain. Après l’Égypte et le Congo, il s’agit du troisième pays qui affirme ne pas vouloir prendre le risque d’accueillir l’événement sportif. Et pour cause, préparer en six mois la mise en place de toutes les infrastructures permettant d’organiser les matchs des 24 équipes qui viendront de tout le continent africain.
Il s’agit d’une première, l’édition précédente n’ayant accueilli que 16 nations.
Cette reculade marocaine peut, a priori, sembler surprenant lorsque l’on sait le degré de militantisme du royaume chérifien dans l’annulation de la CAN au Cameroun. Et pourtant, les dernières solutions qui émergent pour la CAN 2019 pourrait tout expliquer.
Une idée a commencé à émerger sur les réseaux sociaux, mais aussi chez certains groupes proche des autorités: la solution proposée serait de co-organiser la CAN 2019 entre plusieurs pays, dont le Cameroun.
Cette nouvelle approche permettrait d’offrir de nombreux avantages selon les promoteurs de ce “plan B”.
Les deux options proposées seraient, d’une part, une formule Cameroun-Gabon, et d’autre part une possibilité de partage entre le Cameroun et la Côte d’Ivoire.
Si l’on analyse la solution Cameroun-Gabon, elle s’explique car le Cameroun a déjà une partie des infrastructures de prêtes et sans doute, toutes le seront au mois de juin, et que le Gabon a de son côté organisé la CAN 2017 et possède donc déjà les stades pour accueillir la moitié des matchs.
Le partage de la compétition entre le Cameroun et la Côte d’Ivoire offrirait d’autres avantages, en particulier pour le Maroc. Selon ce que prétend la CAF, l’organisation de la CAN semble être trop “lourde” pour les deux pays africains qui étaient prévus en 2019 et 2021, et une répartition entre les deux nations offrirait une solution bien pratique.
Autre élément en faveur de cette option, la CAN 2021 pourrait alors être offerte au Maroc qui obtiendrait ce qu’elle souhaitait et amortirait alors ses investissements de la précédente CAN, qu’elle avait finalement annulée à cause d’une épidémie de choléra..
Le Cameroun aurait ainsi la CAN en 2019, la Côte d’Ivoire en organiserait une partie avec deux ans d’avance, et le Maroc pourrait avoir la sienne en 2021, permettant de satisfaire tout le monde.
Cependant il reste une grande inconnue dans cette équation: le président de la CAF, M. Ahmad, dont les capacités à prendre les bonnes décisions sont désormais sujettes à caution, en espérant que cette fois-ci, il soit mieux inspiré.