Le Cameroun se bat, grâce à ses forces armées, contre un ennemi intérieur dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Cet ennemi utilise les méthodes terroristes de violence, d’intimidation et de meurtres que l’on observe habituellement chez Boko Haram ou Al Qaeda. En effet, un rapport de HRW (Human Rights Watch) avait déjà pointé, après une enquête effectuée sur le terrain auprès des responsables d’une école, la similarité des actions entre ces différents groupes.
Cependant, il n’est nécessaire de comprendre les ressorts politiques inhérents à ce que recoupe le terme “Ambazonie” afin de mieux décrypter le sens profond qui s’y dissimule.
A l’embouchure de la rivière Wouri, se trouve une baie, que les populations ont nommé dans leur langue locale Ambozes. Lors du partage de la colonie allemande du Kamerun à la fin de la Première Guerre Mondiale entre les deux principales puissances coloniales de l’époque qu’étaient la France et le Royaume-Uni, la partie qui correspond aux actuelles régions Nord-Ouest et Sud-Ouest fut allouée à l’empire britannique, ainsi que
Lorsqu’au moment de la décolonisation au début des années 60, les états d’Afrique de l’Ouest et Centrale se sont formés, l’ONU a demandé aux populations anglophones locales du “Southern Cameroons” ce qu’elles souhaitaient: être intégrées au Nigeria ou au Cameroun.
Les habitants des actuelles régions anglophones camerounaises ont choisi le Cameroun lors de ce référendum.
L’Ambozes fut traduit en anglais en Ambas Bay, donnant le nom d’Ambazonie.
Cependant, ce nom ne recoupe aucune réalité ethnique, linguistique strictement africaine, religieuse ou même tribale. Il s’agit d’une construction totalement artificielle. D’ailleurs le mot même d’Ambazonie n’a été inventé qu’en 1984, soit 24 ans après l’accession des colonies françaises et anglaises à l’indépendance! Cette invention a été utilisée la première fois par Fon Gori-Djinka dans un texte dans lequel il milite justement pour la séparation entre les anglophones et les francophones.
À cette fin, il crée la notion d’Ambazonie, redoutable outil de propagande afin de promouvoir le sécessionnisme.
Pourtant, dans cette demande d’indépendance, réside une faiblesse majeure. La totalité de la volonté de séparation se base uniquement sur les langues, et en l’occurrence des langues imposées par des puissances coloniales extérieures à l’Afrique, qui ont marqué le continent de leur volonté hégémonique. En d’autres termes, perpétuer une séparation imposée par d’anciennes nations colonisatrices est une manière concrète de prolonger leur emprise politique, culturelle, linguistique et sociale sur le Cameroun.